Belle Epoque
S’il est d’usage d’affirmer que la mode est un éternel recommencement, cette saison, c’est un surprenant télescopage temporel qui a foulé les podiums. Chez Louis Vuitton, le directeur artistique Nicolas Ghesquière rend hommage aux courbes figuratives de la nature de la Belle Epoque, en ajoutant une note digitale au courant siècle. Chez Paco Rabanne, Balmain ou encore Longchamp, ce sont les lignes sinueuses, la poésie de lArt nouveau qui sont remises au goût du jour. Les designers sont en quête d’une forme de modernité et, surtout, sont en rupture avec le minimalisme, ce qui n’est pas sans rappeler l’esprit contestataire et expérimental des pionniers du mouvement. En effet, c’est au début des années 1890 que des dessinateurs et des architectes s’élèvent contre le néorococo et tous les styles qui copient d’anciens modèles. Pour aborder le siècle nouveau, l’architecte et décorateur Victor Horta considère qu’il faut expérimenter des formes innovantes. Il signe en 1893 l’hôtel Tassel à Bruxelles, considéré comme la première construction Art nouveau. Il imagine la structure mais ne s’arrête pas là : il décore les murs, dessine les motifs des tapis et développe un langage structurel basé sur l’arabesque. C’est un mouvement éphémère mais international, il s’est répandu en Europe de 1890 à 1920 sur les façades des immeubles et dans les intérieurs.
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