Les nouveaux explorateurs
ul n’est prophète en son pays! Roland Flexner, par exemple, considéré comme le maître du « paysage encré », est plus souvent exposé à Hongkong qu’à Paris. Installé à New York depuis 1982, ce Niçois (l’encre noire utilisée par les calligraphes japonais) sur une feuille de papier recouverte d’une fine couche d’argile. De ces variations subtiles, où jamais la main ni le pinceau ne viennent en contact avec le support, surgissent des montagnes, des forêts, des chutes d’eau ou des fonds marins, un monde mystérieux bâti à la lisière du surréalisme et de la science-fiction. Expérimenter est également le mot d’ordre de Baptiste Rabichon, qui s’emploie à marier nouvelles technologies et techniques anciennes. Fasciné par les débuts de la photographie (photogrammes, cyanotypes, sténopés) autant que par la peinture et la sculpture, ce diplômé du Fresnoy–Studio national des arts contemporains, à Tourcoing, fabrique des images hybrides qui mêlent l’analogique et le numérique. De ces « tableaux photographiques », sortes de collages faits de sels et de pixels, émergent parfois des corps, des objets, des motifs floraux. Autant de fragments qui invitent à sublimer la banalité du quotidien. Quant à Louis-Cyprien Rials, c’est en suivant en 2007 les traces d’Hiroshige, dessinateur et graveur japonais du XIX siècle, qu’il découvre l’art. Depuis, il a exploré le Moyen-Orient, l’Europe de l’Est, l’ex-Yougoslavie, l’Irak, la Crimée… selon le critique d’art Gaël Charbau, “parcs naturels involontaires”. C’est dans un ghetto de la banlieue de Kampala, capitale de l’Ouganda, qu’il a élaboré son dernier projet, intitulé une adaptation du film culte d’Akira Kurosawa (1950). En caricaturant la violence promue par les blockbusters hollywoodiens, Louis-Cyprien Rials interroge notre rapport à la réalité et à
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