ANNE ASENSIO, LE DESIGN D’EXPÉRIENCE
es lumineux open spaces du Design de Dassault Systèmes, filiale du groupe français, respire la décontraction caractéristique d’une startup de la Silicon Valley. À l’entrée, de larges canapés accueillent les visiteurs comme les brainstormings de l’équipe, et jouxtent l’imposante bibliothèque et les bureaux d’Anne Asensio, et ceux de ses collaborateurs graphistes, développeurs, animateurs… Sur un mur, une citation de Saint-Exupéry donne le ton de cette entité résolument prospective : Leur mission – qu’ils ont volontiers acceptée – est d’anticiper les usages de demain : dans une démarche à mi-chemin entre le consulting et la recherche, ils accompagnent les clients comme les collaborateurs des autres services. Ici, le design se pense en mode projet, en systèmes, en usages, dans le temps et l’espace : l’équation subtile qui compose ce que l’on nomme le design d’expérience. Quand Anne Asensio explique leurs défis quotidiens, ses yeux brillent d’enthousiasme, et l’on imagine parfaitement la petite fille qui décide, à 6 ans, de faire du dessin le fil conducteur de sa vie, subjuguée par les traits qui s’animent dans (dessin animé d’Émile Cohl, 1908). Depuis, la magie est restée intacte, et si ses crayons ne sont jamais bien loin, l’adulte d’aujourd’hui trace ses lignes dans un espace 3D. Son parcours fait partie de ceux que l’on cite volontiers en exemple, avec ce penchant bien français de souligner l’exception qui vient confirmer la règle : après les Beaux-Arts, puis l’Ensaama, elle intègre dans les années 1980 le groupe Renault et réussit, en 1997, à être nommée Femme de l’année de l’industrie automobile. En 2000, General Motors vient chercher l’experte pour prendre la tête du département design et redynamiser ses marques. Et c’est la visionnaire que Dassault Systèmes recrute en 2008 pour conforter le design
