TENTATION 2.0
Qui aurait osé, il y a vingt ans, acheter un joyau sans le voir, le toucher, l’essayer ? Un délicieux cérémonial procédait à la concrétisation du rêve. Ce n’est plus forcément le cas. Désormais, la vente en ligne fait aussi partie du plaisir. Le marché français de la bijouterie-horlogerie était estimé à plus de 7 milliards d’euros en 2015. Un marché que se partageaient traditionnellement près de 9 000 points de vente. Comme tous les autres, ce secteur économique a été bousculé par l’essor des ventes en ligne. Elles ne représentaient, il y a cinq, ont dominé le marché au tournant des années 2010, les marques plus traditionnelles et les enseignes, un peu dépassées au départ, on su se repositionner énergiquement. Atout supplémentaire pour les griffes, elles ont su capitaliser autour de leur nom, plus ancien ou mieux connu du public, et en faire une garantie supplémentaire. Car, le prix n’est évidemment pas le seul élément transformant, sur internet, la curiosité en acte d’achat. La confiance est essentielle, surtout pour des bijoux, voire de la joaillerie. Ainsi, le e-commerce a-t-il aussi permis d’informer et même d’éduquer plus largement le consommateur, tant sur les pierres ou les métaux, la taille que les types de sertissages. Un avantage dont profitent tous les acteurs, même les maisons les plus prestigieuses, toutes désormais bien présentes sur la toile. Car l’approche numérique permet aussi de décomplexer l’accès à certaines grandes maisons. Pousser la porte d’une boutique Piaget, par exemple, a toujours quelque chose d’un peu impressionnant. Cliquer sur l’onglet « acheter en ligne » et commander en quelques minutes un bracelet Possession ou une bague Piaget Rose, confortablement installé dans son canapé, ou derrière leur bureau pour les messieurs occupés, est d’une simplicité désarmante. Un premier pas souvent décisif vers la passion du beau bijou.
