VICTOR HUGO L’ÉCRIVAIN-DÉCORATEUR
, raconte Gérard Audinet, directeur des Maisons de Victor Hugo (à Paris et Guernesey), pour lequel ces mois de travaux ont encore été l’occasion de découvrir des facettes méconnues du grand écrivain. ajoute-t-il. On oublie que Victor Hugo était un homme de théâtre, qui s’intéressait au décor. À Paris, il. Il va tendre les murs de tapisseries des Flandres ou des Gobelins, de papiers peints à motifs floraux, le plafond du salon rouge de soie ivoire pour refléter la lumière blanche du gaz, etc., aucun détail ne lui échappe ! Il dessine des meubles très architecturés, qui montent jusqu’au plafond, qu’il fait réaliser avec des vieux coffres de bois, trouvés à St Peter. Son fils Charles chine pour lui une table à Londres. Dans la salle de billard, des portraits de famille, dont Léopoldine décédée tragiquement douze ans plus tôt et présente partout… des assiettes de porcelaine offertes par Charles X en 1825, du mobilier de son ancien appartement qui a échappé à la vente brutale qui a suivi sa proscription par « Napoléon le Petit » : tout parle de ce qu’il a abandonné en France. Dans le vestibule, un portail en bois vous accueille, inspiré de son roman historique dans l’atelier, des citations des conjurés d’, son œuvre littéraire est omniprésente. Il veut faire de Hauteville House un en référence à un poème de Shakespeare, issu du , qu’il aimait beaucoup et que son fils François-Victor a traduit. Les serres, un prolongement des jardins à l’intérieur, qu’il découvre à Jersey, lui donnent l’envie de créer un au sommet de la maison, ou « chambre de cristal», qui inspirera Maupassant. Ce sera son cabinet de travail, où il rédige , , et , face à la mer, la France ! Les fleurs sont partout dans la maison, des murs au plafond, des papiers peints aux tapisseries, sans oublier les motifs sculptés du salon… Victor Hugo aime mélanger les , chinoiseries et tapisserie « , statues italiennes et carreaux de Delft. Un mélange, parfois, du . Une vision très avant-gardiste de la décoration sûrement. On quitte les lieux presque abasourdi par la visite de cette maison, au diapason du génie hugolien.
