L’ÉDITO
Pour partir à l’abordage de l’été, nous avons choisi de mettre cap sur les îles: Yeu, Noirmoutier, Guernesey, autant de concentrés de nature qui nous aident à larguer les amarres.
Après la Corse, Yeu est l’île la plus éloignée du continent, un petit paradis de vingt-trois siècle par la bourgeoisie nantaise. L’îleprotectrice, ou la patrie idéale des artistes et des poètes. À Guernesey, Victor Hugo s’était ciselé un havre sur mesure destiné à rendre supportables les douleurs de l’exil. De nouveau accessible au public après plus d’un an de travaux, Hauteville House s’ouvre comme un extravagant coffre aux trésors, formidable témoignage d’une énergie créatrice aussi tumultueuse que les tempêtes atlantiques. Guernesey est une parenthèse tout anglaise, pimpante et iodée, à moins de deux heures de Saint-Malo, dont l’exubérance des rhododendrons, clématites, azalées et lys offre une résonance parfaite aux excentricités de Hauteville House. À l’image du sanctuaire d’exil de Victor Hugo, l’île-refuge est avant tout celle que l’on se crée, à distance du littoral comme sur terre. C’est face à l’un des plus beaux lacs de son pays que la designer danoise écoresponsable Kati Hienonen a imaginé la sienne, une maison intégrée à la forêt qui l’accueille, dans laquelle elle se sent à la fois plus libre et plus consciente du monde qui l’entoure. Le chef Jean Imbert a, quant à lui, choisi les bois des Côtes d’Armor, près de Fréhel et de Sablesd’Or-les-Pins, pour faire construire sa cabane culinaire écologique, sur pilotis, au milieu des pins. Comme depuis le d’Hauteville House, les frontières avec l’environnement naturel, les arbres, les éléments, la mer, s’effacent. En pleine mer ou dans les bois, l’îlerefuge apparaît comme la promesse d’une respiration essentielle, une aspiration à la déconnexion, juste un peu plus loin du monde.
