AU LIEU DE L’ELYS E, DSK ENTRE RIKERS ISLAND. HUIT ANS APR S TOKYO INCARC RE CARLOS GHOSN
Tout commence par un drame. Le 12 janvier 2010. Un tremblement de terre à Haïti. D’une violence inouïe. 230000 morts. La capitale, Port-au-Prince, anéantie. Le monde est ému. Les french docs se précipitent, on lève des montagnes d’argent, les stars bondissent en jet privé verser quelques larmes photogéniques, Bill Clinton fait un tour de piste, les ONG se bousculent. Et puis l’attention va se détourner, la corruption tout pourrir, le choléra s’en mêler et le reste de la planète passer à autre chose. Comme d’habitude. Pourtant ce désastre va entrer dans l’Histoire. C’est le dernier sans selfies des sauveteurs.
Au même moment, partout ailleurs, business as usual. Les prédictions de Francis Fukuyama semblent plus justes que jamais. La fin de l’Histoire n’est pas un rêve. Une ère libérale s’annonce. Et, avec elle, un monde plus juste. La Grèce peut bien être saignée à blanc pour avoir le privilège de garder l’euro, la Tunisie ouvre une page prometteuse. En janvier 2011, Zine el-Abidine Ben Ali est chassé du pouvoir en quelques semaines. La démocratie l’emporte. Et se révèle contagieuse. On découvre l’existence de la place Tahrir, au Caire, et Moubarak plie bagage. En février, la Libye se soulève contre Kadhafi. En mars, la Syrie prend feu contre Bachar El-Assad. Le printemps arabe est une divine surprise. Tous les obstacles tombent sur la route du progrès.
A Fukushima, on passe à un doigt de la catastrophe absolue, mais le sang-froid japonais sauve les meubles tout en ouvrant les yeux
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