1960 Le fauteuil SF 103, de Michel Mortier
uelque objet que Michel Mortier ait conçu, ses dessins ne visaient que l’élégante épure. Sur une réclame Steiner de 1961, le mannequin lové dans le fauteuil arbore en toute simplicité un parce que, dès 1954, il avait été distingué par un prix à la Triennale de Milan. L’entreprise Steiner le fabrique en 1959. À cette époque, les magazines n’ont à la bouche que la décoration, le mot « design » n’est jamais utilisé. Seul l’hebdomadaire fait régulièrement poser les mannequins sur du mobilier contemporain. Et c’est la mode qui popularisera ainsi le design – mot et concept –, qui s’impose à partir de 1965. Cependant, l’élite concernée ne jure que par Knoll et la ligne scandinave, ce qui ajoute au défià relever par le design français. Aujourd’hui, le fait partie chez Steiner de la collection « Atelier de création ». Parce qu’il est un des plus beaux fruits de la rencontre entre les Steiner, industriels éclairés, et les designers. Michel Mortier, lui, aurait voulu être architecte. Admirateur du Bauhaus et du mouvement néerlandais De Stijl, il a fondé en 1945, avec Joseph-André Motte et sous la houlette de Pierre Guariche, l’Atelier de recherches plastiques (ARP), qui, pendant trois ans, travaille avec Steiner pour les sièges, Disderot pour les lampes et Minvielle pour les meubles de rangement. L’ARC veut tirer l’industrie du meuble vers l’innovation pour tous. Aucun désir de créer un mouvement esthétique, mais la volonté de répondre aux besoins en équipement. Il s’agit bien de design industriel. Alors que le fauteuil et son repose-pied ressortent chez Steiner, cette rareté du marché vintage y atteint des prix très élevés… Réédition rime donc avec accessibilité.
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