ÉLOGE DE L’IMPERFECTION
De cet axiome hérité du bouddhisme zen, les Japonais ont tiré une esthétique et un art de vivre singuliers, nommés wabi-sabi. Prônant la simplicité et l’authenticité, cette philosophie cherche l’inspiration dans laen anglais) bien avant l’heure, en sublimant les cicatrices des matériaux et des objets: on connaît la délicate méthode du kintsugi, qui consiste à réparer les fêlures de la porcelaine avec de l’or. De cette démarche étroitement connectée à nos préoccupations actuelles, Marianne Cat, l’infatigable dénicheuse de tendances marseillaise, a fait le thème de son exposition automnale. Dans le bel espace de son concept store, à l’Hôtel de Paul, elle a convoqué des artistes du Japon, de Belgique, d’Italie ou de France, animés par l’esprit wabi et l’idée qu’on peut faire beaucoup avec peu. Ln Boul et ses céramiques couturées, Mitri Hourani et ses abat-jour sauvés de l’oubli, Ysabel de Maisonneuve et ses voiles de soie recousus, Vintage Customan et ses fripes transfigurées par le patchwork, Martine Persault et ses coussins à récits… Une quinzaine de créateurs a répondu à l’appel. José Esteves, le poète de la lumière, est venu accompagné de lampes fabuleuses, mi-végétaux mi-oiseaux, fabriquées avec un mélange de sciure et papier recyclé. Géraldine Tubéry, designer textile, présente une série de tapis issus de sa résidence dans le studio de design d’Emmaüs Alternatives, Les Résilientes: épatante structure d’insertion qui, sous la houlette d’Eugénie de Larivière, utilise matériaux et objets obsolètes pour créer des meubles et éléments décoratifs. Refus du gaspillage, retour à l’essentiel, quête d’une nouvelle sagesse: le wabi est, décidément, pile dans l’air du temps.
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