PLEIN CIEL
PALETTES GRAPHIQUES
VOÛTE CÉLESTE
VOYAGE INTÉRIEUR
raconte Stella Cadente en préambule de cette nouvelle fable orientale. Les portes de ce riad solaire, niché à l’entrée de la médina, dans le quartier de Dar el Bacha à Marrakech, s’ouvrent sur un lieu hors du temps teinté de poésie et de mystère. Parmi la constellation de projets de qui se transforme en coup de cœur. Avec son associé Florian Claudel, elle imagine en un éclair un refuge serein, oxygéné et rafraîchissant, un lieu de villégiature énigmatique inspiré par les . » Une petite révolution de palais! Artisans de la belle histoire des lieux, le duo créatif redessine complètement les volumes, modèle les perspectives, projette les angles de vue autour des bleus. Marine, Klein, Majorelle, turquoise et ciel… Peu à peu, les couleurs enveloppent tout ce qui les entoure, tissant un lien avec les matériaux authentiques, comme la paille, le rotin, la céramique, le cuivre ou encore le bois sculpté. Un exercice de style que le duo maîtrise à la perfection. Installé depuis une dizaine d’années à Marrakech, leur studio de création fait graviter une myriade d’artisans aux savoir-faire séculaires. Depuis, ils ont même ouvert un atelier de céramique où sont réalisés par un potier vaisselle, vases, bougeoirs ou encore objets oniriques, mais aussi un atelier de passementerie, où sont, par exemple, façonnés à la main les rubans qui bordent les rideaux, et un atelier de couture dédié aux textiles, où sont confectionnés les jetés de lit, les coussins, les poufs réinterprétés avec des couvertures marocaines. Aux côtés de l’architecte d’intérieur Sybille de Margerie, ces créateurs d’univers et sourceurs de talents soutiennent également l’association 1.C Tout, regroupant vingtdeux brodeuses du Moyen-Atlas, à qui ils confient les ouvrages les plus délicats. Comme autant de célébrations de l’imaginaire, le fait main se plie ici à toutes les fantaisies décoratives. Plafonds tataoui, conçus avec des baguettes de bois teint formant une mosaïque, une technique ancestrale empruntée aux constructions rurales, entreportes recouvertes à la feuille d’or, carreaux de ciment revisitant un motif étoilé traditionnel spécialement dessiné pour les lieux et réalisés à quelques pas de là, panoramique imprimé d’après une photographie de la palmeraie retravaillée en aquarelle, textiles qui se prêtent à toutes les variations… Ces ponctuations étoffent le récit. Au centre de cette architecture à huis clos, sept chambres doubles aux décors uniques, bercées par une atmosphère saturée de jaune safran, d’or, de vert céladon ou encore de prune foncé, une couleur évoquant les poteries locales. Creusets de toutes les rêveries, ces enclaves intimes, à l’abri de l’agitation de la ville, offrent une belle relecture des légendes orientales. En tourner la clé amène à un voyage immobile autour d’histoires et de paysages fantastiques. La contemplative suite « Shéhérazade », avec sa terrasse privative plantée en plein ciel sur le toit-terrasse, en est une belle démonstration. « », s’enthousiasme Stella Cadente. Un jeu d’illusions, entre réel et mondes parallèles.
