uand son nom est sorti du chapeau, en 2022, l’industrie du cinéma a hoqueté. « Iris qui ? » Personne ne connaissait Iris Knobloch, ancienne dirigeante de la branche européenne de Warner, qui venait tout juste d’être nommée à la présidence du plus beau festival de cinéma au monde, succédant à Pierre Lescure, mais toujours accompagnée de Thierry Frémaux, son flamboyant délégué général. « Une Allemande à Cannes », cela avait de l’allure et du panache. Deux ans plus tard, la femme qui a la réputation d’avoir une main de fer dans un gant de velours nous reçoit dans les bureaux parisiens de la manifestation. Si sa parole est rare, elle ne va pourtant pas s’empêcher de dire ce qu’elle pense quand il s’agit d’évoquer les problématiques actuelles du Festival. Iris Knobloch pensait connaître Cannes, elle a découvert un autre monde, une équipe soudée. Pour celle qui fut confrontée à Stanley Kubrick dès ses débuts dans le métier, son écoute et ses convictions sont les meilleures armes dans un milieu encore tenu par les hommes. Iris Knobloch rit quand on l’interroge sur son avenir – son mandat se termine l’an prochain – parce qu’elle n’a aucune idée Festival, qui ouvre dans quelques jours.
