L’usine France a rétréci comme peau de chagrin. En 2003, elle avait produit 3,2 millions de voitures particulières. On n’en compte plus que 1 million vingt ans plus tard ! Pendant ces deux décennies, les best-sellers se sont fait la malle. La Renault Clio a quitté Flins pour la Turquie et la Slovénie ; si la Peugeot 206 venait de Mulhouse ou de Poissy, la 208 arrive désormais de Slovaquie, tout comme sa cousine, la Citroën C3, initialement construite à Aulnay-sous-Bois. Quant aux Peugeot 2008 et Renault Captur, ils se sont établis sous le soleil espagnol. Autant de volumes perdus, sans parler du développement de Dacia, dont les modèles produits en Roumanie ou au Maroc ont représenté près de 9 % du marché l’an dernier. Pour la production de voitures particulières, la France ne pointe plus qu’au 5e rang en Europe, derrière l’Allemagne, l’Espagne, la République tchèque et la Slovaquie. Jugeant les coûts de production trop élevés, les constructeurs nationaux n’y fabriquent plus que des modèles à forte marge (SUV, électriques, premium). Toyota fait figure d’exception, avec son usine d’Onnaing (59), d’où sort depuis 2001 la Yaris et, depuis 2021, la Yaris Cross. C’est paradoxalement cette dernière qui détient le titre de voiture la plus produite en France ! Que valent les “survivants”, ces quelques modèles encore fabriqués chez nous ? Sont-ils à la hauteur du label “made in France” ?
Alpine A110
La sportive bleu-blanc-rouge
LES POINTS FORTS: après des années d’errance, Alpine a choisi de revenir aux sources, avec cette réinterprétation moderne de la Berlinette des années 1960 et 1970. Grand bien lui en a pris ! En renouant avec la légèreté (à peine plus de 1 100 kg à vide), la nouvelle A110 exploite au mieux son quatre cylindres 1.8 turbo, mais offre surtout un agrément de conduite hors pair, avec un comportement joueur, une grande agilité et un amortissement remarquable.
De quoi décupler le plaisir et procurer des sensations que les sportives modernes, trop lourdes et trop aseptisées, ne prodiguent plus qu’exceptionnellement. Cerise sur le gâteau : le confort est plus que correct (suspensions et insonorisation) et la combinaison petit moteur/poids contenu lui permet de n’afficher guère plus d’appétit qu’une paisible berline compacte.
les coffres (un à l’avant, un autre à l’arrière) sont exigus, tandis que l’habitacle manque de rangements. La boîte auto. EDC n’égale pas la réactivité des meilleures