vant d’arriver dans ce tout jeune hôtel situé en bordure de la lagune de Bacalar, tout au sud de la péninsule du Yucatán, au Mexique, vous aurez sinué et cahoté sur une piste cernée de jungle unainsi aux quelques jarres remplies de plantes feuillues les rayons nécessaires. Partout autour de ce lobby-restaurant à l’air libre, ce ne sont que dégradés de verts, crissements d’insectes et cimes qui, parfois, s’agitent brusquement: les plus matinaux apercevront peut-être le ballet des singes-araignées, ces primates aux longs membres capables d’acrobaties stupéfiantes. Les habitations, elles, s’envisagent comme des cabanes – luxueuses – dans les arbres qui raviveront pour certains des joies enfantines. Comme le lobby-restaurant, elles ne touchent presque pas terre, afin de minimiser l’artificialisation des sols, et consistent en un salon et une chambre joints par une passerelle, les deux unités étant faites de lamelles de bois sombres qui laissent passer le jour. Le coin chambre est pourvu de vitres et de stores, mais à travers le salon, les puissants parfums d’humus, d’iode et de fleurs inconnues s’immiscent. En lévitation aussi, vertigineuse par endroits, une passerelle partant du lobby traverse la forêt vers la lagune dont on devine progressivement les tons pop: du bleu roi au vert fluo, on dit que ses eaux sont de sept couleurs. On y nage, on y pagaie, on y admire de fascinants stromatolithes, ces roches formées par l’activité de bactéries aquatiques… On y embrasse, en somme, ce coin du Mexique encore un peu préservé de la surexploitation touristique.
Boca de Agua, entre terre et eau
Apr 18, 2024
1 minute
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