Il n’a pas fallu attendre l’invention du fond vert pour truquer l’arrière-plan d’une image et faire croire que l’on se trouve dans un pays exotique, dans un cadre champêtre, ou bien au travail lors d’une réunion par visioconférence. Dès le XIXe siècle, on emploie des décors peints dans les studios, afin de donner l’impression de photographier loin des villes tout en bénéficiant du confort de l’intérieur pour la prise de vue.
Au studio Cui Cui, dans la ville de Pantin, c’est ce subterfuge vieux comme la photographie (ou presque) qui s’est joué sous la verrière en lumière naturelle de l’atelier d’Aude Boussaye. Baptiste et Laurent, un jeune couple qui prépare son mariage en juin prochain dans les Alpes, ont commandé plusieurs images pour leur faire-part. Et, pour que les invités connaissent le contexte de la cérémonie, ils ont décidé de représenter des montagnes en fond de leurs photos. Mais plutôt que de grimper avec tout le matériel, c’est donc sur le plat que s’est jouée cette prise de vue décalée, en tenue d’escalade. L’un des mariés a créé de toutes pièces le décor de la photo. De quoi générer un peu d’appréhension chez Aude Boissaye qui, en plus de réfléchir à la façon d’éclairer ce nouveau fond et de composer avec lui, a déjà des dizaines de contraintes liées à sa pratique. Car