RENCONTRE
D’abord, il y a ce corps. Impérieux, sculptural. 1,92 m, 85 kg. C’est simple, on ne voit que lui. Sur scène comme dans ce bistrot du 11e arrondissement de Paris où Hugo Marchand m’a donné rendez-vous. Élégance discrète, cheveux mi-longs en bataille, crucifix en boucle d’oreille. Il s’assoit, peine à ranger ses jambes infinies sous la petite table. « Vous avez vu les photos ? » me demande-t-il. Quelques jours auparavant, il a posé – disons-le, peu habillé – pour Luigi et Iango, le duo de photographes italiens connu pour ses images de mode. Le danseur semble un tantinet inquiet du résultat. Puis il hausse les épaules : « S’il y a un moment où je devais le faire, c’était bien maintenant. Quand j’ai encore un corps jeune et alerte. »
Difficile de l’imaginer, mais il fut un temps où Hugo Marchand ne l’aimait pas, ce corps. Trop grand. Trop lourd pour les normes de l’Opéra de Paris. Il a appris à le dompter, à passer par-dessus les reproches. Aujourd’hui, comme une revanche, il le dévoile sans trop se faire prier. « En ce moment, je suis en slip à Garnier », s’amuse-t-il. On l’a aussi vu torse nu sur les affiches d’un spectacle placardées dans les couloirs du métro parisien en 2019. Ou en couverture de son livre (éd. Arthaud), sur