déclarait, le jour de l’inauguration des lieux, Patricia Viel, architecte et cofondatrice du studio milanais ACPV chargé du design intérieur des hôtels Bulgari. Et cela depuis le 45e étage de la tour Tokyo Midtown Yaesu, qui ajoute-t-elle. Orange et jaune saphir, vert émeraude, ocre et terre de Sienne: les teintes lumineuses, réminiscences des tons méditerranéens rappellant aussi ceux des cabochons sertis de la griffe romaine, subliment, par touches, les volumes généreux du mobilier qui habille les intérieurs aux lignes pures de l’hôtel. Et puis l’or. Distillé çà et là, qui fait briller textiles et abat-jour, jusqu’aux mosaïques du bar et du spa. L’opulence italienne souligne le rapport à l’extérieur presque théâtral de l’établissement: le dehors pénètre les espaces publics et les chambres qui s’ouvrent sur le palais impérial ou sur la baie de Tokyo, tandis que les lumières de la ville s’offrent en spectacle à la nuit tombée, depuis de luxuriantes terrasses ornementées d’arbres à agrumes. Si une élégance toute romaine imprègne l’endroit, des éléments du design japonais viennent se mêler, plus subtils, aux codes iconiques de Bulgari: Ainsi rapprochées, esthétique italienne et esthétique nipponne se répondent, révélant des correspondances. Leur filiation se lit dans cette même priorité donnée aux matières naturelles, dans l’utilisation du bois mat, mais aussi dans certains motifs: l’ ce décor d’écailles qui pare papiers et tissus japonais, rappelle les mosaïques en forme d’éventails qui tapissent les thermes de Caracalla, l’un des ornements fétiches de la marque. Bulgari a jeté un pont entre Rome et Tokyo.
