Le Journal du dimanche

Pascal Thomas Parfum de bonheur

Dès la première page, il y a cette photo. Il est jeune, il est ailleurs, on dirait que le monde lui appartient, il ne s’en rend pas compte ou bien il s’en fiche. Mais qui est Pascal Thomas ? Alain Kruger et Jean Ollé-Laprune, historiens, journalistes et producteurs, le connaissent depuis longtemps. Ils sont arrivés à ce constat étonnant : il n’existe aucun écrit sur Pascal Thomas, ce garçon qui ne ressemble à personne et tient une place à part dans l’histoire du cinéma français. Ils le persuadent d’évoquer ses souvenirs en pagaille et autres anecdotes pas piquées des hannetons. Attention, le magnéto s’enclenche. Le cinéaste a une folle, chuchote-t-il à notre attention. On a préparé une foule de questions, il ne répond à aucune. Il embraye sur ses années au lycée Buffon, Roland Duval qui lui enseigne le français et deviendra son scénariste fétiche, le ciné-club où il choisit de ne passer que des films de Raoul Walsh et Joseph L. Mankiewicz (c’est son côté mac-mahonien) , et puis ce professeur de philo qui ne lui plaît guère. Il demande à en changer. Pourquoi ? s’inquiète le proviseur. Il obtiendra 18 à son bac de philo après avoir lu de René Huyghe. Et décide de devenir journaliste. Il commence à et à . Ses papiers sont hilarants. Ainsi cette interview de Vladimir Nabokov en Suisse avec un magnétophone dernier cri dont les bobines resteront à jamais muettes. Ou de celle d’Hitchcock qui surgit à Cannes comme un diable de sa boîte en criant : Ou encore John Ford qui débarque à Paris et souhaite assister au défilé du 14 juillet. Et puis ce dîner à Verrières, chez Louise de Vilmorin, Malraux passe la tête par la porte, trois petits tours et puis s’en va. Pour ses débuts dans le cinéma, Pascal Thomas est soutenu par Dominique Aury et André Dhôtel. Son premier film, (1972), il le doit à la productrice Albina du Boisrouvray qui croit en cette autobiographie collective de son adolescence. Deux lycéens essaient de draguer des filles jusqu’en Suède, au rythme de chansons nostalgiques. Les acteurs n’en sont pas, leurs caractères ressortent, ils sont diablement doués. C’est un succès fou, sa carrière est lancée.

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