Le soir du vernissage de l’exposition « Pierre Saalburg – Un mobilier d’architecte » (jusqu’au 23 décembre), la foule se pressant à la galerie Alexandre Biaggi était littéralement aimantée par les sans cesser de toucher son plateau brodé par Lesage (soit 500 heures de travail), 200 000 micro-perles y composant une sorte de relevé géographique rouge foncé. Le fauteuil bleu tendre incitait chacun à tourner autour pour l’observer de dos parce que l’arrière de ses accotoirs et son dossier forment un motif très graphique. Sans parler du contraste entre le confort de ses coussins et le piétement en noyer, rehaussé d’un fin liseré rouge orangé laqué. Les tables d’appoint composées de trois plateaux d’aluminium poli, semblent flotter dans l’air. Encore plus intrigant, le luminaire qui ressemble à une architecture éclairée de l’intérieur avec, à la base, un petit escalier! Guillaume Saalburg, fondateur avec l’architecte suédoise Anki Linde du studio LSL, a commencé cette collection pour son propre appartement. Ces créations surfines sont d’ailleurs des meubles à vivre, même si certains détails rendent l’observateur presque contemplatif. La sobriété de l’ensemble n’a rien de minimaliste. En témoigne la façade ondulante du dressoir blanc à ne pas forcément coller au mur. Parce que Pierre Saalburg dessine son mobilier en pensant à l’espace qui l’entoure, ses objets n’ont pas d’angle faible. Le galeriste Alexandre Biaggi a été séduit et convaincu, décelant la solide culture tapie dans ce travail, appréciant aussi sa rigueur sans purisme. C’est que l’architecte a grandi dans une vieille bâtisse du Perche, auprès d’une famille de créateurs. Cela aurait pu l’inhiber. Au contraire, il flotte dans la galerie un parfum d’équilibre accompli, malgré l’émotion que peuvent susciter certaines pièces.
Pierre Saalburg, la scénographie du quotidien
Dec 01, 2023
1 minute
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits