Né aux premières heures du gouvernement Thatcher, élevé dans les logements sociaux du nord de l’Angleterre, Glen James Brown était il imagine les derniers jours de la cité ouvrière fictive éponyme. Au milieu de ces tours de béton condamnées à la destruction, il entremêle le destin de six personnages dans un roman choral troublant. Une mère au foyer au caractère bien trempé, le fils du caïd de la cité, des courses de lévriers: on plonge dans une chronique sociale drôle et acide avant que le récit ne devienne soudainement insaisissable. Comme si le poids du réel se faisait trop écrasant, le fantastique s’invite à la fête sous les traits d’une étrange sorcière, de légendes et de mystères. Admirateur de George Perec autant que des Angry Young Men, grand fan de séries Z d’horreur, kitsch mais terriblement angoissantes, Glen James Brown mélange brillamment toutes ces influences et s’impose comme le nouveau trouble-fête du roman britannique. Un vrai punk du Nord.
