Le seul texte long signé par Nìkos Kokàntzis lui vaut une place de choix dans la littérature grecque du siècle est le récit sensuel et poétique de l’amour que l’auteur vécut adolescent avec sa voisine juive dans une Thessalonique sous occupation nazie, et auquel la déportation mit un terme tragique. Avec le public francophone peut désormais le découvrir auteur d’écrits plus courts aux formes variées, de la fable à la nouvelle en passant par le livret d’une adaptation de en opéra. On le devine hanté par le souvenir de la très jeune femme de sa vie tant la mort et la perte planent sur ces dix histoires. Un vieux sage aide une séductrice à fuir la vindicte de villageois, mais un destin aussi funeste l’attend ailleurs. Un homme doit trouver la femme idéale et la tuer, faute de quoi une société secrète le supprimera. Un médecin brusquement quitté par sa femme se remémore leur couple qu’il croyait parfait. L’humour et l’étrange viennent tempérer avec bonheur la mélancolie de l’ensemble, rappelant que Kokàntzis, qui étudia la psychiatrie, connaissait l’humanité bien au-delà des drames de l’amour.
