LE CAHIER CRITIQUE • POLARS
Diego Martín, universitaire et époux assez détestable, est de plus un meurtrier. Des notes désordonnées, alterne les lieux et les époques, entre 1936 et 2010. La malédiction vient d’un père que Diego a peu connu: après une rixe mortelle, Antonio s’était engagé dans la Légion étrangère. La malédiction vient aussi de la guerre: Simón, le grand-père, châtié à la place d’un autre, expédié sur le front russe avec la division Azul. Tout cela raconte une fatalité, mais n’explique pas pourquoi Diego y a cédé. Pour le comprendre, des histoires intimes dissimulées dans les plis de l’histoire collective, ramenant toutes au village qui est le berceau familial: elles disent la revanche des classes pauvres, l’exode rural, l’inceste, les silences coupables de l’Église. Colère et humanisme, évocations historiques et soin de l’intrigue: par cette composition magistrale, del Árbol nous ébranle, nous dérange, nous interroge et nous passionne.