Mike Flanagan s’est forgé en l’espace de dix ans une solide réputation d’artisan amoureux du genre. Fils spirituel de Stephen King dont il partage les obsessions et cette même conception ou moins de réussite, avant de lui rendre un vibrant hommage avec les excellentes mini-séries et . Après Stephen King, Henry James ou encore Christopher Pike, c’est au tour d’Edgar Allan Poe de tomber dans l’escarcelle du jeune prodige. Très librement inspiré de la nouvelle éponyme, raconte comment les membres d’une riche famille d’industriels sans scrupules vont tomber un à un au cours d’« accidents » causés par une mystérieuse femme. On retrouve ici tous les ingrédients qui ont fait le succès de Mike Flanagan: de sa troupe d’acteurs qui l’accompagne depuis le début et ne cesse de s’agrandir depuis, à son goût pour les séquences chocs cueillant le spectateur aux moments les plus inattendus. Mais ce qui interpelle le plus dans c’est sa manière extrêmement ludique d’explorer les œuvres d’Edgar Allan Poe. En effet, chaque épisode renvoie directement à une nouvelle de l’auteur. Les clins d’œil sont nombreux, disséminés ici et là comme autant de friandises à destination des aficionados. À la fois critique acerbe du capitalisme sauvage et porte d’entrée inattendue vers l’univers de l’une des principales figures du romantisme américain, enthousiasme par son approche extrêmement moderne. Seule ombre au tableau: le final grand-guignolesque tranchant avec la mélancolie macabre à laquelle Flanagan nous avait habitués jusqu’ici.
