Sur le plateau de Saclay, à la prestigieuse AgroParisTech, dans leurs locaux dignes de la Défense, il y a un moment que les étudiants n’apprennent plus à traire les brebis. Là-bas, on est chimistes, juristes, financiers, ingénieurs. On. En bons samaritains 2.O, on apprend à sauver laet de. Justement, Arthur et Kevin ont une idée : le ver de terre. Attention, terme dévalorisant. Comme la Mairie de Paris parle de surmulots pour désigner les rats, il vaut mieux dire qu’on se penche sur les lombrics. Et là, vaste sujet : il y en a des quantités. Tous réunis, ils pèsent plus lourd que les hommes, les éléphants et les fourmis réunis. Or ces petites choses sont de vrais goinfres. Tout fait farine dans leur estomac : des cartons aux boues et des lisiers aux épluchures, ils transforment tout en bon terreau. Ce sont les intestins de la terre. Sans eux, décimés par les pesticides, le sol devient une immense étagère pelée, poussiéreuse, stérile et sans arôme.
