arolina Ritzler est un soleil, vibrant de charme, de talent, de résilience et de générosité. De père espagnol et de mère polonaiseelle grandit dans un village proche de Nantes. À 3 ans, elle démarre la danse, à 5 ans, la musique, puis elle entre dès 11 ans en internat chez les sœurs où sa créativité débordante peine à s’exprimer. De son adolescence, elle retient son penchant pour une paire de mocassins vernis blancs rachetée chaque rentrée, et une silhouette qui était déjà là, de la combinaison pantalon au trench long, chinés en fripe. Elle reconnaît aussi son amour indéfectible de la musique, qui lui fait décrocher le concours régional du Conservatoire à 15 ans, en chantant un air de jazz a capella. Mais dans l’exigence de la culture d’une famille d’immigrés, il faut rentrer dans les rangs. Elle s’ennuie en s’essayant à des études d’histoire de l’art puis d’immobilier, se marie à 25 ans et devient commerciale chez Petit Bateau. Après un troisième enfant à 35 ans, cette autodidacte ne peut résister au désir de s’accomplir autrement. Elle Elle revisite à l’instinct ses propres vêtements qu’elle découpe, reconstruit au sol ceinture et personnalise. Elle rêve d’une combinaison masculine qui flatterait la confiance d’une femme, lui donnerait de la puissance, gommerait ses défauts et sublimerait sa sensualité, sans l’entraver comme une mini-jupe ou un décolleté trop plongeant. Elle décline quatre modèles à la taille marquée, aux jambes raccourcies, et aux épaules structurées, numérotées en référence à des années, comme les voitures anciennes, et à des actrices: 74 pour Emma Peel, 85 pour Stephanie Powers dans, 89 pour Linda Evans dans, etc. Sans grands moyens mais habile, elle organise une joyeuse guerre de gangs de quartiers avec ses amies vêtues de ces combis. Un article dans éveille la curiosité du Bon Marché qui la contacte, la reçoit puis la distribue. C’est le tourbillon ; elle doit ouvrir son capital pour distribuer dans le monde entier ses modèles faits à Paris et lève 2 millions d’euros en quatre ans. Une spirale infernale du succès. Elle travaille de façon acharnée mais se retrouve dangereusement minoritaire au sein de sa société. En 2019, elle ne se sent plus chez elle et doit démissionner. elle rachète son nom en cédant ses dernières parts et lance une marque plus streetwear baptisée Madame C, proposée à ses fidèles telles que Caroline Vigneaux, Sandrine Sarroche, Camille Cottin, Alexandra Lamy et Lady Gaga. Elle crée aussi des tenues de scène pour Angèle ou Barbara Pravi, et vend ses toiles. Cette année, la marque Carolina Ritzler renaît, plus enthousiasmante que jamais, avec un site, une boutique parisienneprésentant notamment des modèles exclusifs et un corner au Printemps Haussmann, chacun parés d’une combinaison géante de 2,50 m. Elle rêve d’enseignes à New York et à Milan et d’un défilé aux allures de comédie musicale. Et y parviendra.
LE PETIT MONDE DE Carolina RITZLER entre Pyla et Ferret
Oct 13, 2023
6 minutes
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