1 LE CHOIX CORNÉLIEN DU TYPE DE QUBITS
C’est d’abord le choix de la brique essentielle, porteuse des promesses et des prouesses de l’ordinateur quantique, qui interroge : le qubit et sa capacité à se superposer, s’intriquer et interférer. Car l’une des difficultés de développement de l’ordinateur quantique consiste à trouver celui que les chercheurs pourront maintenir suffisamment longtemps dans l’état de superposition quantique souhaité. Un état hyper-fragile : à la moindre interaction avec un champ magnétique, une molécule de l’air ou encore un photon, la superposition des qubits s’effondre, leur intrication se disjoint et leur nature quantique se perd.
Alors, ne suffirait-il pas d’isoler les qubits du monde extérieur ? “Ce n’est pas si simple, sourit Clément Godfrin, physicien à l’Imec (Institut de microélectronique et composants), à Louvain, en Belgique. On est obligé d’interagir avec eux pour les manipuler et les mesurer. Il faut donc les isoler, mais pas totalement.” Le tout, sans que cela n’induise trop d’erreurs ! Lequel des qubits permettra de jouer au mieux ce jeu de dupes avec l’environnement ? “Il est trop tôt pour le dire”, concède Clément Godfrin. Mais quelques candidats sortent du lot. Les physiciens ont d’abord jeté leur dévolu sur les ions. Ces atomes auxquels ont été arrachés un ou plusieurs électrons peuvent être piégés et maintenus en lévitation grâce à des champs électriques. En en alignant plusieurs et en les irradiant savamment par différents lasers, il est possible de s’en servir comme qubits.
Ces ions sont minuscules et le tout n’a