Antoine Bordes en est convaincu : l’intégrité des puissantes intelligences artificielles passe par une plus grande transparence. Et les structures pour que ces IA soient développées en toute sécurité existent. La solution pour contrer le développement anarchique et potentiellement dangereux de ces systèmes est, pour lui, de les mettre en open source (libre accès) afin que chacun puisse les analyser. Cet ingénieur star de l’intelligence artificielle mondiale a récemment quitté Meta (ex-Facebook), dont il dirigeait le laboratoire d’IA aux côtés de Yann Le Cun. Il est aujourd’hui vice-président d’Helsing, la grande start-up européenne des technologies de défense. Au cours de ses huit années chez Meta, Bordes a mené la mise au point de Llama, un de ces grands modèles de langage comparables à GPT d’OpenAI ou à Bard de Google. Sa dernière version (Llama 2) a été lancée le 19 juillet.
Ces grands modèles de langage ( ou LLM) fascinent autant qu’ils inquiètent. Ils ont démontré d’extraordinaires capacités de résolution de problèmes complexes ou d’apprentissage des langues. On leur prête même des étincelles d’intelligence qui intéressent les sciences cognitives ou les neurosciences autant que l’informatique et les mathématiques. « Les capacités qui sont développées autour de GTP-4 sont incroyables, juge Antoine Bordes. Ces LLM apprennent très vite, ne