Tout semblait parfait pour un nouveau départ. En février dernier, Aline apprend sa mutation pour Saint- Malo, dans le nord de la Bretagne. La quinquagénaire se réjouit : elle décroche à la fois une promotion de sous-responsable de magasin et un ticket d’entrée pour le bord de mer, loin de la grisaille parisienne qu’elle connaît depuis des années. Mais très vite, ses espoirs de nouvelle vie se heurtent à la réalité de l’immobilier dans cette station balnéaire de 4 700 habitants, où le prix du mètre carré atteint les 5 291 euros. « C’était bien plus cher que ce que je croyais. Et surtout, il n’y avait aucune offre pour des locations à l’année », regrette-t-elle. Malgré des heures de recherches, parfois étendues à des communes situées à 50 kilomètres de la cité corsaire, la mère de famille se retrouve obligée de s’installer dans un Airbnb – qui lui coûtera 2 000 euros pour six semaines –, puis dans une résidence ne proposant que des baux immobiliers de trois mois renouvelables. En juin, son bailleur lui indique qu’elle ne pourra pas rester dans son appartement, déjà loué à d’autres familles pour la saison estivale. Sans possibilité de se loger dans la ville, Aline devra être mutée une nouvelle fois. Elle atterrit à Concarneau, 230 kilomètres plus loin… Avec vue sur mer, certes, mais une rétrogradation au poste d’assistante et un contrat contenant trois fois moins d’heures de travail.
A Saint-Malo, le prix du mètre carré a augmenté de 37,5 % en cinq