POLLY JEAN NE S’EN VA PLUS EN GUERRE, MAIS EN PROMENADE EN SOLITAIRE.
“S , avait-elle expliqué, en 2011, à l’auteure de ces lignes. .” Et ce qu’elle confiait en 2011 reste d’actualité. Alors qu’elle prédisait que l’Angleterre allait être remuée () avant le vote du qu’il est temps de se concentrer sur soi. Sans pour autant renoncer à l’altérité, ce qu’elle raconte dès la superbe ouverture de “Prayer at the Gate”. Celle qui partageait avec nous ses grandes amours poétiques (Lord Byron, Lewis Carroll, Thomas Hardy…) a récemment publié un recueil de poèmes, , d’une étrange pesanteur, écrit dans le dialecte du Dorset. Canevas de ce dixième album? Pas sûr, car il s’agit ici de rallier de pénétrants riffs de guitare pour servir un rock’n’roll intemporel, décharné, dénué d’étiquettes. Mille pour cent organique, confectionné dans les Battery Studios londoniens avec les fidèles complices, John Parish et Flood… car PJ n’a que faire d’aller chercher les nouvelles têtes des charts pop. “”, certifiait la musicienne. Avec Parish, elle partage le micro sur “A Child’s Question, July” et “Autumn Term”, où leurs deux voix engendrent une scansion captivante. Si (2016) était davantage conceptuel et politique que mélodique, l’Anglaise retrouve la foi avec “”, entonne-telle sur “Lwonesome Tonight”, répète-t-elle sur “A Child’s Question, August”, haut perchée sur la cime d’un arbre surplombant la forêt de ses désirs – comme celle du Dorset dans lequel elle vit, loin du tumulte, depuis de longues années. On ne peut s’empêcher de penser à son imitation du King sur le clip de “This is Love”, il y a déjà deux décennies. Sa fascination pour Elvis Presley, Harvey ne l’a jamais cachée et elle se manifeste sur ce disque aux pistes minutées au cordeau. Lorsque “Seem an I” débute , on ne s’attend pas à voir émerger les échos post-punk garage de (1992). Mais c’est comme si Harvey rassemblait tout ce qui l’a façonnée depuis ses débuts, et tout ce qui nous attire irrémédiablement vers elle. “, nous a un jour gliss é John Parish. Et en effet, en écoutant , les sceptiques n’ont plus qu’à s’incliner devant la reine PJ.