Ecouter au casque permet de se réfugier dans une bulle sonore dessinant un espace clos. Espace que les fabricants n’ont de cesse de rendre plus profond, plus fouillé, plus subtil. En faisant abstraction du local d’écoute, le mélomane gagne une proximité réelle, voire une intimité avec le travail des artistes. Le casque ne ment pas ou si peu.
Avec des limites, consistant à ignorer les autres parties du corps qui perçoivent le son. Pas plus qu’il ne prend en compte le fait qu’au concert, la tête bouge, la perception avec. Mais ce qu’il fait, il le fait comme nul autre, raison de son succès. La preuve en une vingtaine de modèles, avec des baladeurs et des amplis DAC pour savourer sa musique en solitaire.
CASQUES BLUETOOTH ANC
FINAL ZE8000
Avec leur design tranché composé d’une enceinte ronde sur laquelle est posé un bâtonnet tactile contenant l’électronique, ces écouteurs Truly Wireless Stereo (TWS) détonnent. Le japonais Final fabrique des casques à vocation audiophile, et cela se voit: la chambre acoustique abrite un transducteur large bande de 13 mm à faible distorsion avec dôme en aluminium-magnésium, suspension silicone et bobine légère. L’ampli est en classe AB et non en D, les condensateurs de découplage de la puce pour le traitement du signal sont des PML (Polymer Multilayer Capacitors) du japonais Rubycon. La puce Bluetooth 5.2 supporte les codecs SBC, AAC, Qualcomm aptX et aptX Adaptive (24 Bits/96 kHz), avec traitement équivalent à une qualité de son 8K par analogie avec la vidéo ultra HD. Quatre modes ANC (réduction de bruit) sont présents et l’application comporte un égaliseur semi paramétrique à quatre fréquences sur ±3 dB avec réglage de volume intelligent.
L’écoute
Question confort, il faut s’habituer à des écouteurs ne reposant dans le conduit de l’oreille qu’à l’aide d’embouts en silicone (fournis en cinq diamètres). Après quoi, le résultat est plutôt flatteur, les écouteurs se faisant presque oublier grâce à leur légèreté. Grâce surtout à une signature sonore empreinte de finesse et de neutralité. S’y ajoute un recul impressionnant de la distorsion qui permet d’écouter longtemps sans fatigue. Le ZE8000 excelle sur les voix tout autant que sur les pièces instrumentales les plus intimistes comme les plus complexes, sans jamais dénaturer le timbre des instruments et sans jamais donner l’impression d’enfermer la restitution. Cette ouverture est même son point fort, justifiant amplement un positionnement audiophile volontairement premium. Que le mélomane voyageur appréciera doublement.
Les +: Sonorité ample et équilibrée.
Les -: Commandes tactiles peu faciles.
KEF MU7
Radical. Le dessin épuré du MU7 est signé Ross Lovegrove, auteur en 2007 des colonnes Muon en aluminium poli, tout comme les coques du premier casque BT de l’anglais Kef. Disponible en coloris gris argenté ou anthracite, celui-ci est muni de transducteurs de 40 mm, il est Bluetooth 5.1 Qualcomm aptX HD jusqu’à 24 Bits/48 kHz. Donné pour 40 heures d’utilisation avec une seule charge, il se contrôle tactilement sur l’oreillette droite et fait l’impasse, autre choix radical, sur une application qui ouvrirait à des réglages tels qu’un égaliseur ou le contrôle de la réduction de bruit (ANC). Concernant cette dernière, le choix est triple, c’est avec ou sans en passant par une position intermédiaire Smart ANC. S’ajoute la possibilité de connecter le casque en filaire et en passif à l’aide d’un câble jack 3,5. La finition est soignée, l’arceau de petit diamètre se pose délicatement au sommet du crâne et les coussinets en simili cuir assurent un confort bien réel en isolant efficacement des bruits ambiants.
L’écoute
En tant que fabricant d’enceintes réputé, Kef ne pouvait faire l’impasse sur une qualité de reproduction qui soit dans la lignée de son transducteur UniQ réputé pour sa neutralité et une réponse spectrale d’allure plane. Telle est la promesse largement tenue de ce casque dont l’écoute prolongée ne révèle aucun défaut majeur, si ce n’est une tendance à une légère opacité off Smart Sonate pour violoncelle en ré mineur H.125
