L'INSTANT
AZUR ONIRIQUE
MÉDITERRANÉE ÉTERNELLE
AU BOUT DU MONDE
les toiles ouvrent des fenêtres sur des décors à la fois étranges et familiers, où ce que l'on connaît de la Méditerranée – pins, criques, scintillements de calcaire – semble avoir été passé dans le tamis du rêve., confie-t-elle. Douée pour l'observation, à dix ans, elle maîtrise déjà sa propre technique picturale, développée en autodidacte. À 22 ans, elle part à Bruxelles suivre l'enseignement de l'École de recherche graphique (ERG), où sa pratique artistique s'affirme. Revenue à Marseille, sa ville natale, elle réalise des fresques décoratives pour des particuliers ou des commandes publiques. Marie-Laure aime s'aventurer aux confins de la ville, à l'entrée des calanques, là où le décor, peu à peu, se met à ressembler à la Grèce. Elle remplit ses carnets de croquis réalisés sur le motif, mais un long travail en atelier est ensuite nécessaire pour établir une distance entre le vu et le ressenti. Car, témoin des infinies variations de la couleur et de la lumière, sa peinture n'est pas une restitution de la réalité, mais plutôt celle d'une sensation, la dernière vibration d'un paysage imprimé sur la rétine. Acrylique sur toile ou sur bois, gouache, pastel sec sur Canson… toutes les techniques employées subliment les nuances d'une palette farouchement méditerranéenne, où le bleu règne en maître, mais où claque parfois le somptueux vermillon des soirs de mistral. , confirme l'artiste, qui admire, en la matière, la virtuosité des fresquistes italiens, Piero della Francesca notamment. De son dialogue constant avec le paysage, surgissent les sujets de ses tableaux: des poteaux électriques qui rythment une route déserte, un chien contemplant l'horizon, un arbre découpé sur le ciel, les toits d'un quartier de pêcheurs irisés par le levant… Un voile de poésie mystérieuse enveloppe ces scènes issues du quotidien, transportant le spectateur dans un univers subtilement parallèle. Ainsi, l'île Maïre, motif récurrent, apparaît-elle comme une étrange île aux pirates, un décor fantasmé, digne d'un poème d'Homère. Marie-Laure utilise quatre formats de toiles différents, qu'elle installe sur les murs de sa galerie comme une mosaïque: