Colonie française à partir de 1886, fusionné avec le Congo voisin en 1888, redevenu colonie distincte en 1904, puis territoire d’outre-mer en 1946, le Gabon a failli devenir un département français en 1958. C’était le souhait (refusé par le général de Gaulle) de Léon Mba, qui sera cependant le premier président de la République gabonaise, indépendante en 1960. Extrêmement francophone, comme nous allons le voir, le Gabon vient d’adhérer également au Commonwealth.
Avec environ 2 millions d’habitants, le Gabon est parmi les pays les moins peuplés d’Afrique, ayant en outre un taux de fécondité très faible (sa population augmente de 2,1, dont les principales sont le fang (32 % de la population), le mbédé (15 %) le punu (10 %), le vili, le mpongwe, les autres n’étant parlées que par quelques milliers de locuteurs. Toutes sont de la famille bantu, sauf le baka, langue de la minorité pygmée. Mais le pays présente une particularité sociolinguistique assez rare en Afrique: aucune de ces langues ne remplit une fonction véhiculaire nationale, elles ont essentiellement une existence régionale. Il en résulte une autre particularité: 30 % de la population a le français pour langue maternelle, et on évalue à 60 % le pourcentage des Gabonais parlant le français. Ainsi, on l’utilise fréquemment là où dans les autres pays africains ce sont les langues nationales qu’on entend surtout, sur les marchés par exemple.