réée en 1775 à Florence, à proximité du célèbre palais Pitti, La Specola est connue pour ses millions d’animaux naturalisés, terrestres et marins, ses squelettes et ses minéraux, mais surtout pour sa collection de cires comme les qualifiait le marquis de Sade, servaient de leçons d’anatomie aux apprentis chirurgiens; et, en dépit de leur taille réduite, elles sont d’autant plus réalistes qu’elles sont colorées, un secret de fabrication que le modeleur sicilien a emporté dans sa tombe. Parmi ses pièces les plus iconiques, ou encore (« La Corruption des corps »), un groupe de cinq personnages symbolisant toutes les étapes de décomposition d’une dépouille jusqu’au cadavre rongé de vers. Présentées dans des cabinets en bois faits sur mesure, ces mises en scène macabres intitulées (« petits théâtres ») ne pouvaient qu’inspirer le cinéaste David Cronenberg, impressionné par certains visages dénués d’expression de douleur ou d’agonie. s’interroge-t-il. À l’invitation de la Fondation Prada, il a donc tourné un court-métrage avec pour uniques actrices quatre héroïnes en cire. Les cheveux nattés ou dénoués, le cou agrémenté de colliers, elles reposent nues sur des édredons de velours grenat, comme la de Giorgione et de Titien. Ces figures alanguies semblent libérées de leur fonction pédagogique – en dépit de leurs vaisseaux lymphatiques bien apparents! – et ont acquis une dimension vivante inattendue. Un scénario qui évoque celui du dernier film du pape du (« horreur corporelle »), (2022), dans lequel un artiste performeur met en scène la métamorphose de ses organes dans des spectacles d’avant-garde. L’actrice Kristen Stewart n’y déclare-t-elle pas: ? «
David Cronenberg et les poupées de cire
May 12, 2023
1 minute
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