Dans la salle de bibliothèque, enclave fraîche alors que le thermomètre affiche 38 °C en cet après-midi de mars, les lycéennes de la promo 6 de terminale d’Happy Chandara répondent à chaque question posée par Phy Porn, le jeune prof d’ouverture sur le monde (OSM) qui anime ce cours inscrit au même titre que le khmer, l’anglais, le français et les maths et sciences au programme d’enseignement. Elles sont incollables sur les dangers de la déforestation, les méfaits des pesticides et de la combustion du charbon et du pétrole, générateurs du dioxyde de carbone qui empoisonne la planète. Véronique Darasse, la directrice déléguée de Toutes à l’école, l’ONG fondée en 2005 par l’ex-journaliste Tina Kieffer, directrice de la rédaction de de 1999 à 2010, a apporté aux lycéennes les cartes plastifiées de la Fresque du climat, l’outil pédagogique destiné à enseigner les enjeux climatiques et utilisé dans des centaines d’établissements scolaires du monde entier. Ce jeu éducatif est désormais disponible pour les élèves d’Happy Chandara, devenu en quelques années un véritable campus qui scolarise actuellement mille trois cents élèves, dont cent nouvelles chaque année en maternelle, dans un pays où le génocide cambodgien a conduit à l’élimination systématique des intellectuel·les par la dictature des Khmers rouges.
