JARDIN ORCHESTRÉ
ÉCRAN VÉGÉTAL
VOLUTES BLANCHES
ENVOLÉE LYRIQUE
Chapelle Saint-Pons aux bleuets: tel est le nom que portait cette enclave spirituelle perdue au pied d'un village du Luberon. Un pas franchi au XIXe siècle qui convertit cette grange de pierre, à l’époque occupée par une magnanerie attachée à une ancienne abbaye bénédictine, en lieu de culte. À l'extérieur, un écrin de pierre, sobre, puissant, un brin austère, fidèle, explique la décoratrice. Dans ce volume immaculé, la sobriété des huisseries en métal noir compose un jeu de cadres, structure les aplats blancs des murs de plâtre. Certaines, comme celles de la cuisine, adoptent la forme cintrée par mimétisme, en réponse aux voûtes. , souligne-t-elle encore. Elle poursuit l'exercice dans la création d'un escalier monumental qui s’étire sur six mètres de hauteur. Inspiré par un de ses dessins, il a été conçu par l'artisan Daniel Alarcon, selon la technique ancestrale dite de la voûte sarrasine, permettant un déploiement de portées de plusieurs mètres sans appui intermédiaire ni suspente (pièce de soutien), ce qui lui donne cette allure aérienne, très vivante, et est parfaitement intégré à la maison. Tel un ruban de plâtre, l'escalier sculpture se déroule, épousant en douceur le volume jalonné d'arches. Poursuivant le même fil, Marie-José Pommereau traite le premier étage comme un loft pour en préserver les perspectives. Ainsi, la bibliothèque, le salon, la chambre et la salle de bain cohabitent dans le même espace. Seul le rythme des arches signale le passage d'une pièce à l'autre. Une reconversion basée sur les points d’équilibre. Confort et minimalisme, douceur et radicalité, passé et modernité, ombre et lumière, façonnent l'esprit du lieu. La décoratrice, qui pendant plus de vingt ans a travaillé à la rénovation et la décoration de l'hôtel Plaza Athénée avec son complice l'architecte François Faure, cultive le supplément d’âme au féminin, transformant l'austérité de ces murs de pierre en exemple d’épure minimale et conviviale.