La guerre tue et blesse les hommes, mais elle mutile aussi le sol. Alors que l’armée russe poursuit son offensive, le territoire ukrainien exhibe les nombreux stigmates d’un an de guerre : tanks calcinés au bord des routes ou au milieu des champs, campagnes défigurées par des obus et des mines, forêts lacérées par le creusement de tranchées…
Le passage des véhicules militaires et les impacts de missiles abîment les terres fertiles, « polluées par des produits chimiques issus de matériaux explosifs et du carburant », déplore Vitaliy Privalov, géologue ukrainien qui (littéralement « terres noires ») sont particulièrement concernés. « La Russie les a transformés en terres les plus polluées au monde », affirme Anatolii Kucher, professeur à l’Institut ukrainien de recherche de la science du sol et d’agrochimie (NSC Issar). Riches en matières organiques et en minéraux, ces surfaces possèdent une grande capacité d’absorption des métaux et des produits pétroliers. Leurs propriétés biologiques se trouvent aujourd’hui dégradées par la pollution d’oxydes de chrome, cuivre, nickel, plomb, et de pétrole provenant du matériel de guerre.