’est parfois en laissant aller son imaginaire qu'on restitue le mieux la réalité d’une vie. Ainsi la cinéaste Frances O'Connor assume-t-elle, dans une grande part de liberté quant à sa manière de raconter la vie d’Emily Brontë. Ce parti pris, qui pourrait faire tiquer les puristes, donne paradoxalement à ce biopic, fuyant les écueils du film en costumes, toute sa justesse. Après tout, Charlotte n’a-t-elle pas aussi laissé une large part à la fiction en évoquant « officieusement » sa sœur dans ? Sous influence évidente d’une Jane Campion, la réalisatrice australienne (qui signe là son premier long-métrage, plébiscité lors du dernier festival de Dinard) revient moins sur le tragique du destin de son héroïne rebelle que sur ses sources d’inspiration, ses relations familiales, ses désirs. Frances O’Connor n’en oublie pas pour autant de restituer le climat bien particulier du Yorkshire, joue malicieusement avec les références littéraires, et fait des ponts habiles avec les questionnements féministes d’aujourd’hui. Enfin, comment ne pas saluer la performance saisissante d’Emma Mackey (vue récemment dans ), qui donne corps à la romancière des Et en fait ressentir toute la complexité, la personnalité, rien que dans un regard.
AUTANT EN EMPORTE HURLEVENT
Feb 23, 2023
1 minute
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