Emblématique, avec sa trilogie moulures, parquet et cheminées. Enfin, pas tout à fait… Car ici, dans toutes les pièces de réception, le traditionnel point de Hongrie est en acajou, provenant de l’Exposition universelle de Paris de 1900.: la distribution, inchangée depuis sa construction, place l’office au fond de l’appartement, côté service, et le nombre et la taille des pièces d’eau sont insuffisants pour eux et leurs trois enfants. Le plan est donc complètement revu, pour “le rendre actuel”, avec deux espaces bien distincts créés : un pour les parents, un pour les enfants, avec une cuisine déplacée dans l’ancienne salle à manger, c’est-à-dire proche des pièces de vie. Exigeante, Sarah s’applique à conserver intactes toutes les caractéristiques du style haussmannien, voire à les recréer. Elle s’amuse surtout à repenser sa déco. “L’appartement était complètement neutre, sans aucune décoration ajoutée et d’une configuration conventionnelle. J’avais envie d’y mettre de la couleur et des motifs, mais de préserver des lignes pures. Je voulais qu’il ait du caractère, tout en restant classique.” Sa recette ? Alterner des teintes claires et neutres avec des tonalités foncées, bleu en tête, et multiplier les motifs au travers de tapis et de papiers peints “inspirés des ornements traditionnels du XVIIIsiècle et des dessins de William Morris”. Elle ajoute à ces touches de couleurs des matériaux naturels, mettant en vedette le velours et le laiton. “Tout sauf des « composites » !” Un projet moderne enraciné dans l’authenticité…
