Papier sensible

près deux années rendues compliquées par le Covid 19, nous étions heureux de vous retrouver de visu sur le Salon de la photo. 30 000 visiteurs ont répondu à l’appel, et nombre d’entre vous êtes venus sur notre stand avec des images et ne lit pas de journaux ou de magazines, notre youtubeur interroge : “Pourquoi ?” Malgré le malaise palpable, un homme, la trentaine, répond. Il dit préférer l’information immédiate à la presse. Intéressant ! L’immédiateté de l’information est en effet un combat perdu pour un magazine, dès lors que la radio, la télévision puis Internet l’ont rendu accessible quasiment en direct. Nous n’annoncerons jamais avant nos collègues du web la sortie de tel boîtier, ou de telle optique, et ne pouvons encore moins lutter contre les nouveaux canaux où l’information est ridiculement courte comme les réseaux sociaux. Faut-il pour autant nous enterrer ? Non, car dans la grande diversité des médias photo, notre force réside ailleurs. La sortie d’un tel guide d’achat en est la preuve, puisque vous ne pourrez trouver nulle part ailleurs que sur le papier ce type de formats, où durant plus d’un mois, des rédacteurs ont planché sur l’ensemble du marché de la photo. Dans la presse, nous travaillons dans une temporalité différente de celle des autres médias. Cela nous permet, on l’espère en tout cas, de mieux digérer l’information et de la traiter différemment. Nous le pouvons d’autant plus que la presse, dans son modèle, est en grande partie financée par ses lecteurs. Dans notre économie, c’est donc vous qui nous conférez le temps précieux que nous pouvons consacrer à nos sujets. C’est à la fois notre force quand on nous achète, et notre talon d’Achille lorsque l’on préfère se tourner vers une information gratuite. Alors, à vous qui nous tenez entre les mains et qui avez sans doute payé pour nous lire, merci !