eux visages. Un baiser, surtout. La délicate couverture – signée de l'illustrateur Christophe Louis – du troisième et ultime tome d'Arnaud Cathrine fait figure d'une promesse. Cette trilogie commencée en, suivie des en 2021 trouve avec son épilogue (qui peut par ailleurs se lire de façon autonome). L'intrigue se résume à un trio: Marilyn et Vince ont tous les deux aimé passionnément Octave et chacun peine à se remettre de leur rupture. Ils sont toujours à Paris, désormais étudiants et confinés, tandis qu'Octave est parti à Montpellier… Mais la chorégraphie d'Arnaud Cathrine est bien plus ample. Il inscrit cette fresque dans les méandres des années 2020 et 2021 parsemées de cours en distanciel, de fins de mois difficiles et d'apéros en visio. Le roman s'ouvre par un article évoquant le suicide d'un étudiant. Lapidaire, journalistique, le papier met en scène les souffrances d'une « ». Il faut la force du roman pour raconter la réalité et les cinq mois précédant ce drame. La fiction emporte dans une authenticité et une sincérité qui feront vibrer le lecteur à l'unisson des personnages. L'écriture libre choisie par Arnaud Cathrine sert à merveille le propos. Posts Instagram, SMS, e-mails… jalonnent les récits à la première personne tenus pas Vince, Marilyn et enfin, Octave. Le style est vif, le ton juste, la poésie et l'humour affleurent régulièrement au détour d'une phrase. Le romancier réussit à retranscrire les aspirations bouillonnantes des années étudiantes et les premiers amours dessinés à l'aune de questionnements contemporains. Octave, Vince, Marilyn, on est si heureux de vous avoir croisés. Et on vous souhaite une belle vie. Libres d'être vous.
