légant, un brin désuet, visuel et graphique. Pour Christelle Bardet, le prénom Jacques évoque aussi une histoire personnelle: un membre de sa famille travaillant dans le tissu. En 2017, lorsqu’elle crée rembobine cette ancienne styliste. Et pour cause. Peu gourmande en eau et en pesticides, cette fibre végétale et durable offre un autre avantage de taille: rappelle cette native de Talence en Gironde. Cultivée en France, la matière première, épaisse et souple, est tissée en Belgique au sein d’une entreprise familiale labellisée « Masters of Linen »* avant de rejoindre deux ateliers des Vosges – l’un pour l’impression, l’autre pour la confection. Côté motifs, Christelle Bardet habille ses coussins d’un graphisme sobre, mais audacieux, qui célèbre une ligne pure et raffinée et des aplats souvent colorés. Ses influences? Les mouvements artistiques et l’architecture des années 50 à 80 – les Bordelais de l’agence Salier, Courtois, Lajus et Sadirac, ou encore Richard Neutra, Marcel Breuer, Mies van der Rohe, les modernistes japonais et belges, entre autres. Toutes ces références nourrissent un corpus iconographique où les teintes brutes rencontrent motifs élémentaires et volumes organiques. Depuis peu, Christelle Bardet prolonge cet imaginaire dans des pièces uniques : des tableaux textiles qui s’arrachent comme des petits pains. Réalisées au sein de son atelier bordelais à partir de chutes de lin, ses compositions murales assemblent couleurs et formes géométriques et convoquent façades et bâtiments brutalistes ou modernistes.
Jacques : l’étoffe des modernes
Sep 16, 2022
1 minute
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits