i, aujourd’hui, l’île de La Maddalena montre une beauté sauvage presque intacte, mêlant roche nuancée entourée de dégradés de bleus, de verts et de végétation bigarrée sur laquelle soufflent des vents violents, dans les années 60, son charme était vraiment époustouflant. Le tourisme ne l’avait pas encore « contaminée » et, pour l’architecte Cini Boeri, qui fit ses armes chez écrit-elle. C’est donc dans ce golfe d’Abbatoggia, exposé aux vents du détroit de Bonifacio, que Cini Boeri édifia sa maison les pieds dans l’eau. Elle crée un bâtiment massif, dont les murs penchés évoquent une tente posée sur les rochers. Solidité et minimalisme formel, amplifiés par un gris foncé semblable à la couverture des cuirassés ont fait que les habitants de l’île l’ont surnommée « la maison bunker ». Une définition rapidement officialisée. L’historien et critique d’architecture Bruno Zevi (1918-2000), fondateur du mensuel encore plus explicite, envoya directement un message à Cini Boeri: Si, pendant les années du boom touristique, ont prédominé des langages vernaculaires et des constructions organiques qui recherchaient l’harmonie avec les formes douces du relief naturel, l’architecte, elle, n’a suivi aucune de ces voies; les trois bâtiments sans concession au pittoresque qu’elle a offerts à l’île se distinguent. Elle, qui a toujours travaillé avec méthode, tout en écoutant son instinct, traduisait en dessins sa pensée, au crayon sur papier blanc: esquisser, étudier les détails, représenter une idée, un travail de synthèse jusqu’à la forme finale, avec pour quête la fonctionnalité et l’économie.
Sur l’île de La Maddalena (Sardaigne) La maison de l’architecte
Jul 08, 2022
2 minutes
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