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Doit-on interpréter l’architecture ? Un débat historique toujours d'actualité

“L’architecture n’atteint-elle son paroxysme esthétique que par la photographie et la photographie d’architecture peut-elle être un art en soi ?” C’est par ces mots que la galerie allemande Fils Fine Arts introduisait son exposition d’architecture à la biennale photo de Düsseldorf en mai dernier. C’est dire à quel point ce registre de la photographie peine encore aujourd’hui à s’émanciper comme un art à part entière. Pour preuve également, la galerie Fischer qui, dans cette même ville, a longtemps relégué Bernd et Hilla Becher au statut de simples documentaristes alors qu’ils sont aujourd’hui reconnus pour leur approche contemporaine de la photographie d’architecture. Si ce genre a tant de mal à se faire une place, c’est sans doute parce que les photographes reproduisent une œuvre, celle d’un architecte. Ce dernier y a placé son intention, a sculpté la matière, représenté l’espace bien avant qu’un photographe n’y jette son regard. L’architecte n’est-il donc pas le seul artiste et le photographe, un simple traducteur de sa pensée siècle de son utilité à reproduire le réel. Notamment en architecture, à une époque où les besoins en images sont grands, et où la gravure et le dessin règnent en maîtres. La photographie a un avantage sur ces anciennes pratiques : “La photographie prouve que le bâtiment existe (ou qu’il a existé), un dessin prouve seulement qu’il a été proposé”, théorise l’architecte Harry Stuart Goodhart Rendel. En 1851, la Commission des Monuments historiques choisit cinq photographes, Le Secq, Baldus, Bayard, Mestral et Le Gray, pour ce qu’on a appelé la mission héliographique. Cette première grande commande photographique de l’État a pour vocation de documenter “des architectures reconnues du patrimoine architectural national, et en partie celles qui nécessitent d’être restaurées, ou qui l’ont été récemment”, explique Giovanni Fanelli dans Histoire de la photographie d’architecture. Il est alors question de documenter, donc de garder une trace de ce qui est bâti, à des fins historiques. Il n’est pas question de représenter l’œuvre architecturale dans un contexte, mais comme se suffisant à elle-même. Le journaliste Ernest Lacan dira de Baldus qu’il s'intéresse au “monument lui-même, mais isolé, dégagé de tout ce qui distrait le regard ou la pensée”.

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