L’EXODE DES CORBEAUX

Un jour ou l’autre, nous nous sommes tous posé la question de savoir ce que l’on dirait à l’enfant que l’on fut, s’il se; et annonce assez vite la couleur au lecteur de cette autofiction : À commencer par celui de corbeaux tueurs un peu surréalistes. Même les chasseurs les plus avinés ne se risquent pas à troubler leur quiétude. Dans le présent où écrit l’auteur, des maisons standardisées ont, nous l’aurons compris, remplacé les champs, retranchant nos corvidés vers les villes. Et plus particulièrement au parc des Buttes-Chaumont, où il constate leur présence. Un autre bond dans le temps nous conduit plus tôt, à la gare Montparnasse, que découvre pour la première fois ce . La temporalité s’étire, un malaise se diffuse ; au café de la gare, des hommes rustres fument, tout juste sortis des Trente Glorieuses.Des phrases ciselées, des expressions argotiques colorées parviennent à contenir une méditation mélancolique profonde. Ici, la violence est poétique. Avec l’air de ne pas y toucher, Boll dresse un constat écologique radical et préoccupant.