CHRISTOPHE FANICHET, CONQUÉRANT, MAIS PRAGMATIQUE
Après la terrible année 2020 et une chute de fréquentation de 30 %, le bilan aura été plus favorable pour la SNCF en 2021, avec une hausse de 23 %...
Comme le reste de la planète, nous avons pris la pandémie de plein fouet. 2020 a été une année pleine d’incertitudes, sous le signe de deux mots pour nous: observation et adaptation. Nous avons fait un travail énorme pour changer notre mode d’organisation avec un objectif chevillé au corps: maintenir la mobilité des Français en étant agile, sachant qu’avant la crise nous assurions 5 millions de voyages par jour (3,5 millions en Ile-de-France, 1 million en régions avec les TER, et 500 000 voyageurs longue distance dans les TGV et Intercités), et qu’au plus fort de l’épidémie seuls 15 % des 15 000 trains quotidiens habituels circulaient en France. Mais contrairement à beaucoup d’acteurs économiques, nous n’avons pas arrêté l’entreprise. Pas une liaison n’a été interrompue. 2020 a aussi été consacrée à convaincre les Français que le train était un moyen sûr en matière sanitaire. On l’a oublié, mais c’était une question majeure. Nous avons complètement revu notre politique. L’ensemble de nos dispositifs ont été renforcés. Le train a notamment été le premier endroit où le masque a été imposé. Après la chute colossale de fréquentation en 2020, nous avons relevé une envie de train chez les Français, notamment parce que c’est un moyen de transport plus écologique, et qu’à une époque où ils n’anticipaient plus rien il était possible de le prendre à la dernière minute.
On imagine que ce changement soudain de comportements des Français a dû être un sacré défi pour vous...
Effectivement, les comportements ont beaucoup changé pendant la pandémie. Depuis l’été 2021, les Français ont recommencé à se projeter. Nous avons été agréablement surpris, car pendant dix-huit mois, nous faisions des paris sur le nombre de trains qu’il fallait mettre, les gens vivant au rythme des prises de parole des politiques, des confinements, des couvre-feux. Les comportements ont changé de façon pérenne sur plusieurs axes. Sur les trains du quotidien – Transilien et TER –, auparavant, nous parlions d’heures de pointe.
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