vant que la photographie vienne bousculer le paysage de la mode, il y avait René Gruau (1909-2004). Grâce à son coup de crayon audacieux et spontané, ce maître de la fluidité a su mettre siècle, des femmes sophistiquées aux silhouettes longilignes, des bouches rouges, des figures statiques qui regardent dans le vide, des corps inachevés, des chapeaux XXL qui dissimulent ces beautés anonymes, des robes bouffantes et cintrées, des avant-bras sublimés par d’interminables gants de soie, des escarpins vernis, des bijoux scintillants qui mettent en valeur le port de tête, des lunettes mouches, du rouge, toujours du rouge, mais aussi du noir, du blanc, des yeux derrière des voilettes en tulle, des tailles de guêpe… C’est ça, la patte Gruau! Une signature immédiatement reconnaissable, qui lui est venue naturellement, comme un dira-t-il. Ses illustrations glamour ont peuplé les couvertures des plus célèbres magazines de l’époque. (IDEAT n’existait pas ☺) se sont arraché son talent pour habiller leurs pages. Il a également travaillé avec les plus grandes maisons de luxe comme Balmain, Givenchy, Lacroix, Schiaparelli et a entamé une longue collaboration avec Dior pour laquelle il a notamment réalisé le dessin publicitaire du premier parfum Miss Dior, dans les années 40. Ses affiches pour le Lido et le Moulin Rouge des années 50 sont devenues iconiques. René Gruau n’a pas seulement couché son talent, il a permis à toute une génération de rêver et de fantasmer, d’imaginer le froissement d’une robe, de deviner un mouvement, de percevoir une atmosphère et de rendre tangible l’odeur d’un parfum.
Le trait Gruau
Apr 01, 2022
1 minute
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