ien que son patronyme n’ait rien à voir avec une quelconque famille princière, Fabrizio Casiraghi sait néanmoins mettre de la noblesse à l’intérieur de chacun de ses projets. Une noblesse jamais ostentatoire, qui élève l’équilibre en valeur cardinale de son métier d’architecte, et fait préférer Verbier à Courchevel, et Ramatuelle à Saint-Tropez. Cet comme disent les Anglo-Saxons, serait chez lui une signature qui ne dirait pas son nom. Comme Achille Castiglioni ou Renzo Piano avant lui, le Milanais a étudié l’urbanisme et l’architecture à la fameuse faculté Politecnico. Jeune diplômé, il vient d’abord à Paris faire ses armes chez Dominique Perrault, l’architecte de la BNF. Aspirant le meilleur moyen de conquérir le monde. Le classicisme peut bien rimer avec une certaine maturité, lui puise très tôt dans ses propres racines. Le Milan moderniste bien-sûr, mais aussi le Sud-Tyrol où ses souvenirs d’enfance le renvoient à Brixen auprès de sa grandmère, dans ce Haut-Adige italien resté très autrichien. La Sécession viennoise n’a donc rien d’illégitime dans ses choix intérieurs. Pour autant, les maîtres-ensembliers français des années 30-40 ont toute son attention, Jean-Michel Frank, André Arbus, Jean Royère et Jacques-Émile Ruhlmann en tête. Alors, quand ce dernier est au centre de la rénovation qu’il lui est demandée pour le restaurant Drouant, c’est tout à la fois un honneur et un challenge. Hormis l’escalier d’honneur, le reste, saccagé dans les années 80, nécessite de retrouver l’esprit Ruhlmann d’origine tout en apportant un flair contemporain, légèreté et sobriété, et sans en faire une . , confesse Fabrizio Casiraghi qui a eu la bonne idée de demander à son compatriote et ami Roberto Ruspoli d’imaginer les fresques de deux salons de la fameuse adresse du Goncourt. Un faux air de villa Santo Sospir que n’aurait pas renié Cocteau, jadis client fidèle.
Parisianissimo!
Dec 31, 2021
4 minutes
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