ISABELLA TABACCHI
Fascinée par les paysages montagneux et volcaniques à la limite du fantastique, cette jeune photographe italienne née au pied des Alpes s’est vite fait remarquer sur les réseaux, magazines et concours dédiés à la photo naturaliste. Pour elle, les prises de vues ne deviennent des images qu’après un post-traitement permettant de révéler les émotions ressenties in situ. C’est dans cette optique qu’elle s’est orientée vers le moyen format. “Les fichiers haute. Mon post-traitement consiste à faire de nombreux réglages sur des zones très sélectives pour retrouver des informations dans chaque partie de l’image, afin qu’elles aient un aspect réaliste et dramatique. Un fichier Raw doit être mis en forme afin de récupérer les couleurs, les contrastes, les lumières et les ombres. Pour moi, un post-traitement même important ne veut pas dire que la scène a été modifiée. Je pense qu’il y a encore beaucoup de préjugés et de lieux communs sur la retouche photo et surtout sur Photoshop. Certaines personnes refusent d’ouvrir leur horizon. C’est sûr, la plage dynamique élevée de mon appareil moyen format me permet de récupérer autant d’information que je le souhaite, donc j’en suis satisfaite.” Il faut dire qu’Isabella fait partie de cette génération élevée au numérique, son regard n’a donc pas été formaté par les procédés argentiques. “Je n’ai jamais essayé d’appareil photo argentique moyen format car j’étais encore enfant pendant la période de transition avec le numérique. Quand j’ai commencé à pratiquer la photographie, tout était déjà numérique.” Son choix s’est aujourd’hui tourné vers le X1D d’Hasselblad : “J’avais décidé depuis longtemps de passer au moyen format. Au début j’étais indécise sur la marque puis, j’ai essayé Hasselblad et j’ai été convaincue”. Après deux ans d’essai, Isabella a été promue “héroïne” de la marque suédoise, qui lui confie donc du matériel en échange d’images pour sa communication. Pourquoi cette marque et pas une autre, lui demande-t-on ? “Je connais beaucoup de photographes qui travaillent en moyen format et chacun d’eux a son appareil photo préféré : Phase One, Pentax, Fujifilm, Leica... C’est un choix très personnel. Si j’utilise encore le X1D après l’avoir emporté dans tant de voyages et d’aventures, dans des conditions difficiles, cela signifie que j’en suis satisfaite. Je n’utiliserais jamais un appareil photo qui me pose des problèmes sur place. La qualité de mes images est la chose la plus importante qui soit, et nous devons nous souvenir d’une autre chose : l’appareil photo est un allié précieux, mais la vraie beauté de la photo dépend de nous.” On lui demande alors de détailler les qualités et défauts de son outil de travail. “J’aime sa qualité d’image, sa grande plage dynamique, sa gestion des couleurs. J’aime son design, le Live View, l’intervallomètre embarqué, l’autonomie de la batterie, et la possibilité de la charger directement avec un câble USB sans la retirer. J’aimerais voir certaines fonctionnalités supplémentaires dans les menus et la possibilité de zoomer davantage en Live View. Et bien sûr, je serais intéressée par une version 100 MP du X1D”. Il est une caractéristique du moyen format dont raffolent les portraitistes mais qui est au contraire un handicap pour les paysagistes : sa faible profondeur de champ. Là aussi, Isabella n’hésite pas à recourir au post-traitement pour y remédier. “L’image de droite a été prise au Kamtchatka en Russie. Elle représente le Vilyuchinsky, un volcan endormi. Le nuage que l’on voit au sommet n’est donc pas un nuage de cendres. Au premier plan, j’ai voulu montrer le rhododendron jaune, fleur locale typique”. Pour obtenir une netteté maximale sur tous les plans sans provoquer de diffraction en fermant trop le diaphragme, Isabella a procédé à un , un empilement sur Photoshop d’une série de vues à la mise au point décalée. La photographie est aussi un art du compromis...
