Les souvenirs: Christophe Honoré
l aime montrer la jeunesse sur scène, la sienne et celle des autres. Dans la pièce , Christophe Honoré se projetait dans celle des écrivains réunis sous cette bannière il ressuscitait les artistes qui avaient ouvert son horizon lorsqu’il était adolescent, à Nantes. Et dans c’est une jeunesse intime qu’il investit et qui n’est pourtant pas la sienne, puisque c’est celle de sa famille et de ses aïeux. Comment se la représenter? Accepteront-ils sans protester de voir exposées les tragédies de leur vie? C’est donc l’histoire d’un cinéaste adoubé qui revient dans sa ville natale et réunit ses proches dans un vieux cinéma. Mais ce film sur sa famille maternelle auquel il songe depuis quinze ans, il n’a pas réussi à le tourner. Pourquoi? “T’as honte? T’as honte de nous? De nos Leclerc?”, s’emporte son oncle, tandis que sa mère, incarnée par le petit frère de Christophe, Julien Honoré, s’en trouve soulagée. La jeune tante chérie prend les traits, la grâce évanescente et l’élégance de Chiara Mastroianni, pour la première fois sur scène, et parfaite dans le rôle de celle qui s’imprime sur les rétines tout en se plaçant toujours en retrait. Avant tout, il s’agit aussi et surtout d’une famille d’acteurs: l’impeccable Marlène Saldana, qui incarnait à merveille et drôlerie Jacques Demy nu sous un manteau de fourrure dan est ici, de manière toujours aussi fantaisiste, la grand-mère Odette, tandis que Stéphane Roger, l’un des piliers, comme Saldana, de la compagnie du Zerep, est l’oncle tapageur et suicidaire. Un spectacle léger à voir en famille? On n’ira pas jusque-là.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits