PLEINS FEUX SUR LE RÊVE
En ce mois de novembre 1932, Coco Chanel – qui a déjà révolutionné la mode et la parfumerie en les expurgeant de leurs fioritures – sait que sa première et unique collection de «vrais» bijoux fera sensation. «Mlle Chanel, la femme qui fait toujours six mois avant les autres ce que tout le monde rêvait de faire mais ne faisait pas, ouvre la saison avec une nouvelle audace: elle qui avait porté à la pierre précieuse le coup mortel, en inventant des bijoux faux mille fois plus ravissants que les vrais, soudain ressuscite le diamant. » Ce texte, paru dans « Les Annales» le 18 novembre 1932, résume parfaitement la pirouette que la couturière vient d’effectuer. Celle qui faisait l’apologie des parures en toc accepte la proposition de l’Union des diamantaires de concevoir des bijoux précieux pour relancer les ventes d’une industrie qui s’est effondrée lors de la crise de 1929.
À 49 ans, Gabrielle Chanel est au faîte de sa notoriété. Son œil implacable et sa liberté de ton lui
