Côté Paris

NOUVELLE FLAMME

PERSPECTIVES ET RÉFLECTIONS EN MIROIR

près quinze ans de travaux titanesques, La Samaritaine rouvre ses portes. Vaisseau amiral de son époque, elle resplendit dans ses atours retrouvés et renouvelés, prouesses d’une restauration pharaonique et d’un défi architectural. Quand, en 1885, Ernest Cognacq et son épouse Marie-Louise Jaÿ font appel à l’architecte Frantz Jourdain, promoteur de l’Art nouveau et penseur pour Émile Zola du grand magasin idéal en vue de son roman , ils avaient intuitivement compris quel pourrait être l’atout stratégique de ce carrefour de Paris. À leur devise , Frantz Jourdain répond . Manifeste pour l’architecture métallique, permettant un commerce plus fluide car avec moins de murs, La Samaritaine se veut aussi un plaidoyer pour , selon les termes de l’architecte. Panneaux en lave émaillée à motifs floraux, plaques de cuivre martelé, sculptures en volutes, sa flamboyance colorise le quartier. Inaugurée en 1910, La Samaritaine s’agrandit en 1928 d’un édifice Art déco signé Henri Sauvage. Leur récente restauration révèle leur splendeur originelle cachée sous des couches de peinture ou de plaquage. Quant à leur prolongement par un nouveau bâtiment résolument contemporain, il s’inscrit dans la vision avant-gardiste qui a prévalu à sa naissance. Mandatée pour l’ensemble du chantier, l’agence japonaise SANAA – Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, mondialement reconnus –, prix Pritzker 2010, met en exergue l’excellence des savoir-faire français comme les techniques les plus innovantes des entreprises. Le drapé se déployant sur la rue de Rivoli, en 343 panneaux de verre ondulé, fait écho aux façades vitrées de Frantz Jourdain. L’exploit de sa réalisation remémore celui de la verrière sommitale de 1888. Il y a aussi cette même quête, à plus d’un siècle de différence, de lumière naturelle à laquelle les architectes japonais répondent par la création de deux patios siècle, La Samaritaine redessine le quartier, aujourd’hui dans une version plus verte, la sortie du tunnel des Halles se transformant en une vaste place de 5 000 m arborée. Côté Seine, la maison Cheval Blanc inaugure dans l’édifice Art déco d’Henri Sauvage son premier hôtel urbain, fantasmé et réalisé par l’architecte et designer américain Peter Marino. explique Éric Fratty, directeur Design et Construction chez LVMH Hotel Management. De ses terrasses, Paris n’en finit pas de se révéler, la magie est réactivée.

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